Questions à se poser avant d'adopter un chien venant d'un refuge

Adopter un chien venant d’un refuge, c’est bien. Vous sauvez une vie et vous évitez à un autre chien d’être euthanasié en lui laissant la place dans le refuge. Quand vous allez aller dans un refuge, vous aurez probablement envie de sauver tous les chiens. Ils vous feront tous de la peine et vous aimeriez tous les ramener chez vous. Cependant, tous les chiens ne vont pas vous correspondre et pour éviter une déception des deux côtés, il est important de bien cerner celui qui viendra vous accompagner dans votre vie. Dans cet article, nous vous aiderons à poser les questions pertinentes qui vous aideront à faire votre choix 

  • Quelle est l'histoire de ce chien ? Connaît-on son passé, son comportement antérieur, ses éventuels traumatismes ou son historique médical ?

Son histoire est primordiale, en effet, un chien qui a été battu par un homme n’aura pas le même besoin d’accompagnement qu’un chien dont le propriétaire est malheureusement décédé. Un chien qui a été abandonné car il avait une maladie chronique ne réagira pas de la même façon qu’un chien battu. Dans le premier cas, il est peut-être très équilibré mentalement et ne nécessitera qu’un traitement de fond alors que dans le deuxième cas, il nécessitera du temps, de la confiance. C’est le rôle de l’association de vous guider autant que possible en fonction des éléments qu’elle-même aura pu récolter. Parfois, les associations n’ont pas de données et vous apprenez sur le tas. Nous avions récupéré un chien, Youki, un border collie maltraité qui vivait dans un logement insalubre ou les gens se chauffaient en faisant bruler du bois dans un tonneau… à part ça, nous n’avions pas plus d’infos et ça a été sport. Il se battait pour tout, dormir, manger. Tendu comme jamais. Mais cela a duré 3 jours… Pour vous dire à quel point les chiens ne parlent pas mais ils comprennent tout, ils analysent leur environnement et Youki a rapidement compris qu’il était en sécurité, qu’il avait son propre lit, sa propre gamelle. En faisant preuve de patience, le chien change en un rien de temps.

  • Quel âge a-t-il ? Un chien vieux coûte-t-il plus cher à entretenir qu’un jeune chien ? 

Ces questions sont évidentes mais elles ont leur importance. En fonction de l’âge du chien, il faudra vous préparer à une « mission » différente. Un chien jeune va nécessiter du temps pour l’éducation et l’apprentissage des codes canins. Souvent plus fougueux, il nécessitera patience et bienveillance. Un chien plus vieux, connaitra peut-être déjà les ordres de base mais pourra avoir des problèmes de peur de l’abandon par exemple. Un chien âgé va devoir aller voir le vétérinaire plus régulièrement, même pour une simple visite de contrôle. Attention, certain chien jeunes se retrouvent souvent chez le vétérinaire car ils ont tendance à manger tout et n’importe quoi, à explorer des zones inexplorables où ils vont se blesser, … C’est ce qui s’est passé pour Seven notre Golden Retriever, poubelle sur pattes, on a même pensé à lui prendre un abonnement VIP. Ainsi, un chien jeune ne coûte pas forcément moins cher en vétérinaire qu’un chien plus vieux.

  • Quel est son tempérament ? Est-il adapté à un foyer avec des enfants, d'autres animaux, ou des personnes âgées ? ou a-t-il des problèmes de comportement connus, comme l'anxiété de séparation ou la peur des hommes ?

Connaitre le tempérament du chien est indispensable. Vous voulez qu’un chien viennent combler un foyer et non le rendre invivable. Ainsi, si vous avez des enfants, chats, autre chien ou autres animaux domestiques, assurez-vous que votre nouveau chien accepte bien déjà l’environnement en place. Même si les chiens ont une capacité d’adaptation plutôt bonne, il faut parfois beaucoup de temps voire des années à faire accepter un chat à un chien qui n’aime pas les chats. Autant vous faire gagner du temps et de l’énergie. La question sera encore plus centrale si vous avez des enfants.

  • Est-il stérilisé/castré et à jour de ses vaccins ? quels sont ses besoins spécifiques en termes de soins, d'alimentation ou de santé ?

Normalement et systématiquement, les chiens de refuges vont être castrés ou stérilisés. L’association ou le refuge s’en occupent mais parfois, dans l’urgence du sauvetage, le chien va se retrouver chez vous avant d’être stérilisé ou castré. L’association vous demandera de vous en occuper même si c’est elle, dans la plupart des cas, qui en supporte les frais. Il arrive que des petites associations n’aient pas les moyens de le faire. Si vous pensez que c’est également une trop grande charge financière pour vous que de stériliser un chien, alors nous vous conseillons de ne pas avoir de chien tout court. Un chien n’est pas ce qu’on appelle un modèle de rentabilité économique : il vous donnera beaucoup d’amour mais en contrepartie, il faut s’occuper de lui et ça veut aussi dire lui conférer les soins nécessaires, lui acheter les croquettes adaptées, lui acheter ses accessoires, ses jouets, …

  • Quel est son niveau d'énergie ? A-t-il besoin de beaucoup d'exercice ou est-il plus calme ? Est-il habitué à vivre à l'intérieur ou à l'extérieur ?

Adaptez votre choix à votre mode de vie.  Si vous êtes sportif, profitez-en et prenez un chien énergique comme des chiens de berger, de montagne ou de chasse. Il sera ravi et vous aussi, vous aurez un compagnon d’aventure qui sera capable de vous suivre partout où vous allez. Si vous êtes plutôt casanier ou si vous êtes citadin, choisissez un chien du même type mais surtout ne choisissez pas un chien pour son physique ! Un berger australien n’a par exemple rien à faire avec vous si vous vivez dans 30m2 en ville et que vous ne sortez jamais. Ça coule de source et pourtant, nombre de chiens récupérés par les associations vivaient sur des balcons ou dans des pièces sans jamais voir le jour.

  • Est-il habitué à être seul à la maison ? Comment réagit-il en l'absence de ses maîtres ?

Même chose que le point précèdent, cette question est extrêmement importante. De nombreux chiens sauvés peuvent mal réagir et mal supporter lorsque vous partez travailler, surtout ceux qui ont déjà vécu des séparations douloureuses. Pas de panique, ça se travaille, rapprochez-vous d’un éducateur compétent pour travailler la solitude et éviter qu’il vous retourne la maison. Par contre, si vous partez de 8h à 20h en laissant le chien chez vous, cela n’a aucun intérêt. Un chien n’est pas un pot de fleur, c’est un être vivant sensible, qui a besoin d’etre avec sa famille, de participer à la vie du ménage. Il a des besoins physiologiques, comme se balader, jouer, … Ce n’est pas de sa faute s’il fait des dégâts parce qu’il s’ennuie à longueur de journée. C’est de la vôtre. Pensez-y, si vous répondez à ses besoins, votre chien sera bien dans sa tête et dans son corps, la vie deviendra facile pour vous. Nous avions par exemple récupéré un chien de refuge, Neptune, qui était en cage depuis 6 ans et qui ne supportait pas la solitude, même 15min. Impossible donc de faire les courses par exemple sans qu’il abime les murs, à gratter jusqu’à se blesser. Il a fallu beaucoup de temps pour lui faire comprendre que lorsqu’on s’absente, on revient toujours.

  • Quelle est son expérience des promenades en laisse et de l'éducation de base ?

Ce point a son intérêt en fonction de la race de chien que vous prenez. En effet, si votre beauceron de 45kg ne connait pas la marche en laisse et que vous pesez à peine plus lourd que lui, alors cela risque de poser un problème, il risque de vous emporter à chaque tentations lors des promenades et vous risquez de manger de la terre voire pire, ne maitrisant pas votre chien, des accidents peuvent se produire.  Je pèse environ 80kg et notre chien Arès de 40kg m’a fait tomber plusieurs fois en phase d’éducation, autant vous dire qu’il vous faut être réaliste et vous devez pouvoir tenir votre chien en toutes situations 

  • Y a-t-il des restrictions ou des conditions particulières pour son adoption ?

Les associations sérieuses vous demanderont des renseignements avant de vous confier un chien. Dans quel logement vous habitez, s’il y a du terrain ou non, votre job, je temps que vous pourrez consacrer au chien, s’il y a d’autres animaux, etc… c’est normal, ils veulent s’assurer que c’est un match entre vous et le chien. Certaines se déplacent même chez vous pour s’assurer que l’environnement est le bon. Ne le prenez pas mal, c’est bon signe, c’est synonyme d’une association engagée jusqu’au bout du process. 

  • Y a-t-il un suivi post-adoption ou une assistance disponible si des problèmes surviennent ?

Il existe plusieurs cas de figure. Certaines associations vous confie le chien et vous en êtes le nouveau propriétaire. Dans ce cas-là, le chien est entièrement à votre charge. L’association peut en revanche vous faire bénéficier de son réseau et de ses prix préférentiels si c’est une association locale et que vous vivez dans sa zone d’influence.

Nous avons également travaillé avec des associations qui, une fois le chien sauvé et même placé, reste la propriété de l’association. Ces associations agissent de la sorte car elles préfèrent avoir toujours un œil sur l’animal placé. Ne vous inquiétez pas, le chien est à vous et vous l’éduquez et voyagez comme vous voulez avec lui. C’est simplement une garantie pour le bien être du chien. Cette garantie est également valable pour les frais. Les associations agissant de la sorte, souvent, vont vous laisser à charge la nourriture mais quand il s’agit des frais vétérinaires, elles vous accompagnent et participent dans la mesure du possible. C’est donc rassurant pour vous également.

Concernant le suivi post-adoption, de nombreuses associations le pratique, c’est-à-dire qu’environ une fois par an, elles vous appellent ou viennent chez vous pour prendre des nouvelles de votre animal, savoir si tout se passe bien, si vous avez des problématiques non résolues ou autres demandes particulières ... Malheureusement, par manque de temps ou de bénévoles, parfois les suivis se font seulement 1 fois tous les 2/3 ans. N’hésitez pas alors à envoyer des photos et des nouvelles, les associations seront toujours ravies de voir que votre chien se porte bien.

photo : www.freepik.com


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